Les femmes flashent sur la VAE

Publié le par Corinne

La quoi ?! La V-A -E ! La validation des acquis de l'expérience. Un dispositif créé en 2002, qui permet de convertir un savoir-faire de trois ans appris sur  "le tas" dans une entreprise ou dans une association, en diplôme, titre ou certification professionnelle. A l'époque, la VAE avait suscité beaucoup d'espoir, en particulier pour les personnes les plus en difficultés sur le marché du travail. Depuis, le soufflet est un peu retombé. Parce que s'engager dans une démarche de VAE, c'est long, complexe et coûteux : de 70 à 2 000 euros ! Décourageant au possible, surtout pour les personnes non qualifiées, le public cible de la VAE ! 

Conséquence : beaucoup de candidats abandonnent en cours de route. Si ce n'est déjà avant d'avoir vraiment commencé. Sur les 70 000 personnes qui en 2004 se sont juste renseignées sur la démarche, la moitié a renoncé à aller plus loin. Les obstinés ont une chance sur deux de décrocher le fameux sésame. Les principaux diplômes visés sont le CAP/BEP (quatre candidats sur dix) et le Bac+2. 3 % tentent un diplôme de niveau Bac+5 ou plus (Cereq, Bref n°230, mai 2006). Dernier chiffre : en 2004, 20 452 personnes ont remporté un parchemin. Le ministère de l'Emploi espère qu'elles seront 60 000 en 2006 grâce au "plan VAE" présenté en juin dernier. Principales mesures : simplifier le plus possible le dossier de candidature, et surtout rendre la démarche gratuite pour les demandeurs d'emploi - indemnisés ou non indemnisés par les Assedic - dans l'espoir d'en diplômer 20 000 d'ici fin 2007.

Bon, me direz-vous et les femmes dans tout ça ?

J'y viens. Toujours selon le ministère de l'Emploi, les femmes sont les plus nombreuses à vouloir profiter du dispositif. 60 % s'informent sur la VAE et 67 % posent leur candidature. Elles visent en particulier les diplômes relevant de l'Education nationale, des ministères de l'Emploi et surtout, à 99 % des Affaires sociales. Tout simplement, parce que les premiers diplômes ouverts à la VAE concernaient des métiers très féminisés comme les aides à domicile ou les aides-soignantes. Les femmes concernées se sont engouffrées dans la brèche, se servant de la VAE pour faire reconnaître leur métier, difficile et très mal valorisé, et aussi pour réclamer une augmentation de salaire. Car dans un pays où règne la suprématie du diplôme, la VAE vaut son pesant d'or.

Si ce dispositif vous intéresse, je vous conseille de vous rendre sur le site du Centre Inffo.

Si vous êtes salarié, des infos sont à glaner ici.

Si vous êtes demandeur d'emploi, faites un tour par .

Pour connaître l'expérience de candidats qui ont fait la démarche, lisez ceci (format pdf).

Sachez aussi qu'un site gouvernemental verra le jour en octobre, baptisé tout simplement vae.fr

Enfin, si vous-même avez passé une VAE, n'hésitez pas à partager votre expérience en cliquant sur le lien "Commentaire" ci-dessous.

Publié dans Elles se forment

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C
Merci Raf. Mais curieux tout de même qu'il faille payer pour consulter votre témoignage...
R
C'est exactement ca la VAE : <br /> Une révolution supervisée par des institution préhistoriques !<br /> Un truc de fous quoi !
L
SUPER ARTICLE ! il faut le crier sur les toits, la Vae est un droit et une révolution dans notre petit pays tellement attaché à ses diplomes que quand il les réforme, il garde quand meme les anciens, on sait jamais... dans cette offre pléthorique, il faut quand meme du courage pour trouver LE diplome qui va correspondre à une expérience de plusieurs années - souvent plus de 10 -  et la plupart du temps non linéaire ! <br /> des relais existent, sur tout le territoire français, ils fonctionnent, ils sont cités dans cet article : bravo ! ne vous laissez pas décourager par les inerties de ce secteur où on  est plus habitué à voir les étudiants suivre des formations qu'obtenir les diplomes sans reprendre leurs études ! <br /> les mentalités vont évoluer, j'en suis certaine.<br />  
C
Merci Val ! Mais quelle aventure, quel parcours du combattant. Et le gouvernement qui veut simplifier la procédure... Il devrait d'abord faire le ménage dans ses propres rangs !
V
La VAE... vaste programme que je connais pour être passée par là. D'ailleurs, je ne sais plus comment et quand ça a germé dans ma tête. Je doute que ce soit l'ANPE qui m'ait filé la petite graine à faire pousser. Je peux confirmer qu'il faut presque 1 an entre les 1ères démarches et la validation du dossier par un jury. J'ai dû justifier mon activité sur les 10 années antérieures. Heureusement, j'avais conservé toutes mes attestations de travail, fiches de paye et lettres de recommandation (y compris pour les boulots d'été) pour le montage du dossier, sinon il faut faire la chasse à l'employeur (qui évidemment a autre chose à faire) pour obtenir la pièce manquante. C'est peut-être pour cela que certains candidats baissent les bras. J'avais un bac+2 (BTS bureautique trilingue anglais allemand), une expérience professionnelle de + de 3 ans à l'export et j'ai eu recours à la VAE pour valider un niveau bac + 4 en Langues Etrangères Appliquées (LEA) et intégrer un bac+5. J'ai choisi un DESS en Commerce International. Le candidat a 2 options : demander une validation totale ou partielle du diplôme. J'ai choisi la validation totale du bac +4. J'aurais éventuellement pu demander une validation partielle du bac+5, mais je souhaitais reprendre les études à temps plein. Tant qu'à faire, autant souffrir jusqu'au bout. J'ai déposé ma demande auprès de 3 universités (au départ j'en avais sélectionné + de 5, mais vu le temps que ça prend et l'argent que ça coûte [surtout en photocopies de dossiers], j'ai vite réduit mon champ d'action). Il faut s'adresser au Bureau de la Formation Continue (toutes les fac en ont un). Notez qu'au début j'avais été mal renseignée : on m'a dit que je ne pouvais déposer qu'un seul dossier par année et par diplôme. J'ai vérifié auprès de différentes universités : c'était faux. Moralité : ne jamais s’en tenir à une première réponse négative (tort que j’ai eu assez longtemps, mais que j’ai corrigé). Oui ça coûte cher. Et j'ai eu mal au coeur quand j'ai lu le commentaire de Thulip "(...) Je me suis endettée pour suivre mes études (...)" Aïe, aïe, aïe. C'est vrai qu'on n'est pas aidé. Il faut gratter de l'argent partout. Sauf qu'on ne nous dit pas à quelles portes frapper. L'Université d'Evry m'a parlé du dispositif Objectif Cadre. Justement fait pour les bac+2 avec 3 ans d'expérience professionnelle et qui souhaitent intégrer un bac + 5. Ça me collait pile poil. C'est l'ANPE qui doit proposer ce dispositif. Sauf qu'à mon antenne, personne ne le connaissait. Un jour, en insistant, je suis tombée sur la bonne personne (présente 1fois par semaine), pleine de bonne volonté et de bon sens et qui a fait avancer mon dossier d'une case. Ce dispositif est initié par la DRTEFP (Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de<br /> <br /> la Formation Professionnelle ). J'ai ramé, je devrais témoigner à ce sujet dans une autre note car je ne peux pas le faire en 2 mots ! J'ai obtenu 4,40 euros par heure de cours suivie, soit 1930,70 euros. C'est pas grand chose quand on doit vivre dessus pendant 6 mois (éh oui!). La somme, allouée via le Ministère des Affaires Sociales du Travail et de<br /> <br /> la Solidarité , a été versée par le CNASEA. Ne me demandez pas comment tous ces organismes se retrouvent entre eux pour une petite somme d'argent. Anecdote : n'ayant pas de nouvelles de la suite donnée à mon dossier auprès de l'ANPE - que j'allais consulter quasi quotidiennement - je me suis adressée directement à. J'avais eu connaissance de la date de réunion du jury (lequel jury doit statuer AVANT l’entrée en formation). ET évidemment mon dossier était traité pendant la dernière réunion de l'année, quelques jours avant ma rentrée (si mon dossier n'était pas passé, j'aurais dû remettre ça à l'année suivante !!! quel gâchis). ->Je me suis fait ENGUEULEE quand mon interlocutrice (Mlle LAHAYNE... je la cite, tant pis, de tte façon elle n'est plus dans le service) a su que je n'étais pas de l'ANPE mais que j'étais un 'particulier' car c'est l'ANPE qui doit recevoir la réponse et la transmettre au candidat. En aucun cas un candidat ne doit s'adresser directement à la DRTEFP. MAIS Heureusement j'avais appelé ! Car le jury avait donné un avis favorable à mon dossier, averti la fameuse DRTEFP qui avait elle même informé mon ANPE. Sauf qu'à l'ANPE on me disait qu'on n'avait pas de nouvelles. Ce qui sous entendait que mon dossier n'était pas passé, puisque le jury s'était réuni. Réponse perdue dans les méandres de l'administration ! (Je ne suis pas étonnée d'entendre que "des candidats baissent les bras", en fait ce ne sont pas eux qui ne vont pas jusqu'au bout ! Et ça m'insupporte, franchement.) Pour poursuivre sur le thème "ça coûte cher". Quand j'ai consulté l'ANPE la première fois pour connaître les aides susceptibles de m'être allouées, la conseillère m'a répondu "Mais mademoiselle, ma fille travaille le weekend pour se payer son DESS !!!" Ma main est restée calme, elle aurait pu atterrir sur sa joue (et cette fois je ne donne pas son nom, mais maintenant je fuis cette personne comme la peste !). Je reviendrai pour une note sur les Bureaux de la Formation Continue dans les 3 universités que j'ai fréquentées (je mettrai d'ailleurs l'info sur mon blog fin août : http://leblogdeval.blogemploi.com. Toutes ont eu une approche différente de la VAE. Pour finir, deux d'entre elles m'acceptaient en DESS, la 3ème me proposait d'entrer en maîtrise. Les démarches entre administrations prennent énormément de temps. J'ai finalement obtenu mon statut d'étudiante en formation continue en mars 2005 (à la fin de mes cours) ! J'ai alors sollicité l'université pour qu'elle rembourse mon inscription en tant qu'étudiante lambda (seule solution que j’avais trouvée pour assister aux cours). Ce n'est pas simple la VAE, mais ça vaut vraiment le coup quand on arrive au bout ! On dit qu'il faut souffrir pour être belle, mais il faut aussi souffrir pour être reconnue. C’est important dans la vie sociale, professionnelle et personnelle de se sentir légitime. Au début on avance avec ses craintes, peur des refus, peur des portes qui se referment sous son nez, peur d’être ridicule peut-être. Moi j’étais timide. Mais au fil du temps, on s’aguerri et on porte son projet jusqu’au bout.